Jean et Amy Pasquet adorent les belles histoires de familles. Celles qui traversent les générations, révèlent des parcours singuliers, souvent dans la plus grande modestie. La collection L’esprit de famille de cognac JL Pasquet illustre des histoires qui ont toutes en commun la passion et le respect du cognac.
L’esprit de famille
C’est avant tout une collection de cognacs née d’une constatation un peu triste. Le petit stock de vielles eaux-de-vie patiemment constitué par le père de Jean, pour produire les cognacs JL Pasquet de plus de 20 ans d’âge diminue régulièrement. Amy et Jean ont cherché comment poursuivre cette précieuse collection sans rien sacrifier à leur exigence de qualité et d’origine. Or le principe d’acheter des eaux-de-vie pour élaborer leurs propres cognacs ne correspond pas du tout à la philosophie des Pasquet. Alors que Jean privilégie toujours le caractère unique du produit, l’idée de trouver un cognac provenant d’un seul fût s’est donc naturellement imposée. Encore fallait il trouver ces trésors, bien souvent cachés, et/ou parfois presque oubliés. Qu’à cela ne tienne, Amy et Jean ont alors parcouru la campagne, forts de leurs liens particuliers avec des familles établies depuis longtemps, des voisins, des connaissances. Ils ont alors patiemment écouté les histoires, découvert des pépites, dégusté. A chaque rencontre, Amy et Jean ont approfondi leur connaissance du territoire, plongé au plus près des racines de ce produit d’exception, bien qu’ils en soient eux-mêmes de brillants interprètes.
Un fût, une expression de la collection L’esprit de famille
Une fois le fût choisi, adopté et ramené dans le chai à Eraville, l’expertise de Jean a fait le reste pour faire naître le cognac qui correspondrait parfaitement à cette collection.
Et évidemment, Amy et Jean ont dès le départ voulu donner une identité à ces cognacs de niche en associant le producteur. C’est ainsi que chaque cognac présenté sur le marché porte le nom du viticulteur, leur manière de rendre hommage. Mieux encore, un petit livret accompagne la bouteille et raconte l’histoire. Un vrai partage qui apporte encore plus de caractère à ces petites séries limitées, toutes numérotées.
Jean, André, Bernadette, Paul, Pierre et les autres…
Par ces rencontres, ces histoires distillées dans le silence des chais, ces fûts soigneusement choisis par Amy et Jean, c’est toute une histoire méconnue du vignoble de cognac qui se dessine en filigrane.
Des parcours de vie parfois modestes et laborieux, des changements de trajectoire professionnelle pour répondre à une fidélité filiale, ou bien encore des vies percutées de façon parfois dramatique par les conflits du XX ième siècle. Ce peut être également une absence de descendance directe. Je vous laisse découvrir en fin d’article, le livret édité pour le cognac d’André.
Avec leur collection L’esprit de Famille, Amy et Jean nous entraînent dans leur sillage à la découverte d’un monde aujourd’hui quasiment disparu mais dont l’esprit perdure à jamais.
La rançon du succès
Chaque sortie d’un nouveau cognac est suivie par les connaisseurs et les esthètes et suscite un tel engouement que les petites séries partent à une vitesse vertigineuse. La dernière pièce de la collection date de mars dernier, et le cognac de Pierre est déjà épuisé, les 377 flacons sont partis en quelques jours. Et oui, désolée… Il reste à attendre, à surveiller, qui va succéder à Pierre dans la collection et à être réactif !
Le livret du Cognac d’André
Derrière chaque cognac, il y a une histoire, une rencontre, une émotion, il y a aussi l’Histoire, la Grande, celle où l’on raconte d’où l’on vient. De
Cognac JL Pasquet
cette Histoire nous devons en tirer des leçons et faire en sorte que les erreurs du passé ne se reproduisent plus. Derrière chaque cognac il y a un
devoir de mémoire, de transmission, on se doit de respecter l’héritage de nos aïeux tant matériel qu’immatériel.
La rencontre avec André Bertandeau n’a pas eu lieu, il est décédé en 2016 à l’âge de 94 ans. André est un survivant de la Seconde Guerre Mondiale. André est un rescapé STO. Comme tant d’autres jeunes hommes de son âge il a été déporté en Allemagne pour travailler dans une carrière de pierre au camp de Buchenwald et ensuite enfermé sous terre pendant 7 mois pour la construction des terribles missiles V1 et V2 dans le camp de Dora. André a
connu la brutalité, la faim, l’humiliation et probablement le désespoir, pourtant il fera parti des survivants, libérés en 1945 par les troupes
anglo-américaines, André a pu retrouver les siens, dans son village de Salignac-sur-Charente.
Il est le fils d’un couple de viticulteurs. C’est peut être ce qui l’a sauvé : l’habitude des durs labeurs. Toute sa vie durant il témoignera auprès des jeunes charentais de la dure réalité de son destin.
Nous avons d’abord découvert son cognac, ce Lot 73, à l’occasion d’une vente aux enchères, avons été séduit par cette belle Eau-devie et ensuite par
l’aspect caritatif de la vente : tous les gains ont été reversés à Action contre la faim et Médecins du Monde. Puis il y eut la rencontre avec son histoire
au travers d’articles et de témoignages. Nous souhaitons humblement rendre hommage à André au travers de ce Grand Cognac. Grâce à l’aide de Guilhem Grosperrin nous avons pu acquérir une partie de ce si précieux Lot 73 et nous avons décidé, avec le concours de la Maison
Godet, également acquéreur des Eaux de vie d’André, de faire une Edition Limitée qui sera proposée lors de la vente aux enchères « La Part des Anges », dont les bénéfices seront reversés à plusieurs associations.
De ce lot particulier, nous avons tiré 525 flacons, mis en bouteille le 10 septembre 2019.