Artiste aux multiples facettes, enseignante de yoga nouvellement diplômée, bénévole dans une association en Inde, vivant au milieu des vignes familiales, Marie Christine a mille vies. Rencontre avec une femme passionnée qui a toute sa place dans ma série des Ladies du cognac.
Un après midi avec “Minou”
Je vous demande d’imaginer un après midi de juillet déjà très chaud, et une déambulation entre son atelier et la recherche du lieu idéal dans son parc pour faire une séance de yoga ! Nous avons renoncé à aller dans les vignes familiales juste à côté pour des raisons pratiques de prises de vue. Même le chien de la maison a fini par nous abandonner en cours de séance car il avait trop chaud…
La trame du papier
Elle peint depuis toujours, “alors qu’il n’y avait pas spécialement de fibre artistique dans ma famille”. Mais elle se plaît à imaginer qu’avoir vécu son enfance dans une papeterie, la mythique papeterie Lacroix Le Nil à Angoulême, qui fabriquait du papier de soie notamment pour la Pléïade et la fameuse pelure éléphant, ont influencé son goût pour le support, pour la création. Puis ce clin d’oeil du destin lorsqu’elle fit ses études à l’école des Beaux Arts, à l’endroit même où elle habitait enfant, lui semble confirmer ce parcours. Elle a certainement raison.
Aujourd’hui, ces lieux chargés de l’histoire papetière de la Charente sont devenus le superbe Musée du Papier Notre artiste n’a pas tort d’y voir une empreinte de ce qu’allait devenir son itinéraire artistique. Le lieu de son enfance, puis de ses études est toujours un lieu de création artistique.
L’atelier
Visiter l’atelier de Minou relève de la gageure ! Un capharnaüm de matières, toiles, pinceaux, brosses, papiers, photos, fours, cartons, carnets, objets de mémoire, oeuvres achevées ou en cours….
“Je ne m’interdis rien” dit-elle. Minou jongle en permanence entre la peinture, la gravure, la sculpture, et s’amuse avec une multiplicité de supports, papier, tissu, toile, plexiglas, terre, bronze, porcelaine, c’est un état d’esprit, un marqueur de sa personnalité.
Son vaste atelier est pourvu d’un étage lumineux qu’elle aime partager avec d’autres artistes très régulièrement. Généreuse et accueillante, elle ne s’imagine qu’entourée d’autres énergies.
Nous pourrions y passer des heures, les anecdotes s’enchaînent, et sous la douceur de la voix, la passion est vibrante.
La fluidité du geste
Que ce soit dans ses toiles, ses gravures, ses monotypes, qui constituent sa recherche créative du moment, ses créations sur porcelaine, sur tissu… la fluidité, l’envol, la légèreté sont omniprésents comme une signature de chacune de ses créations.
J’aime particulièrement celui de ces anges symbolisant la fameuse part des anges du cognac . Par la fenêtre de l’atelier, on aperçoit les chais et la distillerie familiale tous proches…
“De la respiration nait le geste, du geste nait le souffle”
C’est encore une rencontre qui a mené Minou vers le yoga de l’énergie. Après une première expérience de danse et yoga pendant son adolescence, “une graine semée à 18 ans”, Minou revient au yoga il y a quelques années. Une année de pratique plus tard, elle convainc sa prof de partir en Inde avec elle où l’un de ses fils réside et où elle se rend régulièrement. Une formation intense sur place qui l’inspire, lui fait passer la barrière de pratiquante à enseignante à son retour. Pendant 4 années, Minou va se former, elle vient d’obtenir cette année son certificat fédéral d’enseignement du yoga après avoir passée son examen avec succès et soutenu son mémoire sur… l’envol !
Et comme la vie de Minou ne se conçoit que d’une manière holistique, entre famille, amis, rencontres, création, elle peint sur des saris… des postures de yoga !
Sharana
Minou et Sharana, c’est encore une belle histoire de rencontre. Un de ses fils part en Inde chez un ébéniste de leur connaissance, par ailleurs bénévole chez Sharana. De Sigogne à Pondichéry, le lien se créé peu à peu. Puis Vincent s’installe en Inde où il a maintenant ouvert son propre atelier, et Minou découvre tout à la fois les couleurs de Pondichéry et le travail inspiré de l’association.
Elle est aujourd’hui bénévole de l’association française Sharana. Elle se rend en Inde deux fois par an. Sharana qui ne cesse de se développer dans le respect du pays, vise aujourd’hui a renforcer sa politique de protection de l’enfance et des mesures de sécurité pour les enfants, mettre en oeuvre des entreprise sociales avec les mères, soutenir plus fortement l’accompagnement scolaire et limiter le décrochage, consolider et optimiser l’organisation du travail de l’équipe au sein du nouveau bâtiment construit.
Pour en savoir plus sur Sharana c’est ici http://www.sharana.fr/