De l’herbe au milieu des vignes, signe d’abandon ou de bonnes pratiques respectueuses de l’environnement ? Bien sûr vous avez déjà choisi la seconde proposition et vous avez raison. Loin d’être un signe de négligence, c’est au contraire le symbole de la biodiversité et d’une pratique respectueuse de la nature, du sol et de la vigne.
Enherber les rangs, pourquoi faire ?
Sans rentrer dans un discours trop technique, je vous livre deux raisons principales :
- L’herbe possède également la propriété de fixer les cailloux, elle favorise l’infiltration de l’eau dans le sol, limite l’érosion et encourage la présence des prédateurs de ravageurs. Dans nos terrains calcaires c’est évidemment un avantage supplémentaire.
- Pénétrer en tracteur dans les rangs après un épisode pluvieux, et qui plus est une saison pluvieuse comme nous venons d’en vivre une est toujours une opération délicate, voire périlleuse parfois, en fonction de la configuration du terrain. L’enherbement permet une meilleure portance pour le tracteur.
Utiliser les ressources naturelles sur place
La fertilisation est de plus en plus naturelle. Rappelez vous cet hiver je vous ai montré les sarments issus de la taille qui étaient laissés sur place entre les rangs, pour être broyés par la suite. Beaucoup de vignes présentaient cet aspect quelles que soient leur emplacements, quels que soient leurs propriétaires.
De l’herbe mais pas n’importe laquelle
Aujourd’hui, j’ai choisi de vous faire découvrir en photo et vidéo ce que Jean, en viticulture bio, a développé depuis plusieurs années. A l’automne, il a semé un mélange de légumineuse et de céréale qui se sont développées tout doucement au cours de l’hiver produisant un couvert végétal dense. Aujourd’hui la fèverole et la triticale sont hautes. C’est le temps du broyage.
Dans une quinzaine de jours, ce broyat asséché sera enfoui superficiellement pour apporter les compléments
L’idée est de faire pousser ce qui va nourrir le sol dans un mode « à consommer sur place » en somme en respectant la biodiversité.
La fèverolle aux fleurs identiques aux petit pois et autres pois de senteur pour les amateurs de jardins, sert de capteur et de transformateur de l’azote contenue dans l’atmosphère, consommée ensuite par la vigne selon ses propres besoins.
La longiline triticale, quant à elle, nourrit les micro-organismes dans le sol. La présence de vers de terre et de lombrics est en constante augmentation. Deux plantes complémentaires dans leur apport et leur efficacité.
Living in Cognac chez Cognac Pasquet
Jean et Amy (une de mes “ladies du cognac”) vivent en totale adéquation avec leur environnement. Loin de vouloir imposer un modèle ou donner des leçons, ils expérimentent et vivent au plus près de leur vignes et de leurs besoins en fonction des saisons. Une écoute respectueuse et intelligente qui allie connaissances, expériences et bon sens.
Une évolution des pratiques
Après avoir présenté pendant des années des inter-rangs totalement désherbés, le paysage a progressivement changé pour laisser place à des pratiques plus respectueuses des sols et de la biodiversité, quel que soit le cru, le sol, l’emplacement comme dans les exemples ci-dessous.
De plus en plus de viticulteurs s’inscrivent dans cette démarche en l’adaptant à leurs vignes, leurs possibilités, leur engagement personnel…
Le retour des coccinelles en est un des marqueurs significatifs.
Pour ceux qui veulent en savoir plus, je vous propose cette vidéo de démonstration des bonnes pratiques produite par le Bureau Interprofessionnel du Cognac qui a défini un référentiel Viticulture Durable auquel adhère de plus en plus de viticulteurs.
https://youtu.be/ogiZwerEpf0?list=PLBSHy0dL47vVJ9I20fUSTnNUQdFWTkC7J