Riches heures de gloire suivies de périodes tourmentées, voire tragiques, déclin progressif, la vie des abbayes a suivi le cours de l’histoire de France avec plus ou moins de bonheur. Lieux spirituels tout autant que symboles de puissance économique à leurs origines, elles doivent se réinventer un présent et un avenir aujourd’hui. Si des abbayes ont quasiment disparu, d’autres ont traversé les siècles, certaines en gardant leur double identité, religieuse et économique, d’autres en explorant de nouveaux champs économiques leur permettant de protéger et maintenir le riche passé architectural dont elles sont le témoin vivant. Après une période de quasi endormissement et de relatif abandon, l’abbaye de Bassac se réinvente aujourd’hui un avenir prometteur porté par la volonté et le courage de bénévoles passionnés et engagés.
Un passé turbulent
Fondée il y a un millénaire par le seigneur de Jarnac (1002), l’abbaye connaît son apogée au XIII è siècle. La guerre de cent ans, puis les guerres de religion, particulièrement présentes dans la région ne l’ont pas épargnée. Il faut attendre 1666 pour que l’abbaye de Bassac entre dans une période de reconstruction des bâtiments conventuels sous l’égide de la congrégation des moines bénédictins réformés de Saint-Maur. Une période de renouveau d’assez courte durée puisque la Révolution, comme pour d’autres édifices religieux, sonne le glas de cette période ; les moines sont chassés et les bâtiments devenus biens nationaux sont vendus par lot à des particuliers locaux. Un mal pour un bien, car s’ils ont souvent servi de granges ou d’entrepôts, ils n’ont pas été dépecé comme la monumentale maior ecclesia de Cluny, ou plus proche, l’abbaye de La Couronne, pour ne citer que ces deux exemples.
Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale, que les Frères missionnaires de Sainte Thérèse acquièrent peu à peu l’ensemble architectural qu’ils rénovent et à qui ils redonnent sa vocation première. L’abbaye est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques en 1983.
Mais l’entretien devient de plus en plus coûteux, le nombre de frères diminue et fin 2012, les derniers occupants, n’ayant pas les ressources financières pour effectuer les indispensables travaux, doivent quitter à regret l’abbaye. Après une période un peu incertaine, l’abbaye reprend vie depuis 2020 portée par l’association des Amis de l’abbaye de Bassac. “Beaucoup de choses étaient à faire, mais rien n’était insurmontable” résume avec euphémisme le président Hervé Catala néo-bassacois depuis sa retraite. Sa famille est cependant originaire de la commune dans laquelle il a passé toutes ses vacances près de l’abbaye, à laquelle comme chaque bénévole, il est sentimentalement attaché.
Des travaux indispensables…
Mettre les bâtiments hors d’eau, réaliser les indispensables travaux pour accueillir du public, rétablir un équilibre entre les charges et les revenus, renouer avec l’environnement local et institutionnel, ouvrir au plus grand nombre, l’entreprise avait des allures de travaux d’Hercule. Rien n’a découragé les bénévoles qui ont travaillé d’arrache-pied pendant des semaines et des mois, avec le concours d’artisans locaux bienveillants pour les travaux les plus pointus. Des entreprises locales mécènes ont fourni peinture, plaques de placo et dons. 3 ans après, le résultat est visible à qui connait les lieux. C’était un indispensable préalable pour faire de l’abbaye de Bassac un lieu d’accueil et d’ouverture au plus grand nombre. Le soutien et l’apport financier de La Fondation du Patrimoine et de la DRAC ont été également prépondérants.
L’abbaye s’est vue décernée le Prix du Patrimoine l’an passé par l’Académie de Saintonge. Une récompense qui sonne comme un encouragement pour les amis de l’abbaye qui ont comme rêve de faire du lieu un des vaisseaux amiraux du patrimoine architectural de la Saintonge.
… Et un lieu de vie
L’ambition des amis de l’Abbaye était d’installer à nouveau une vie au quotidien en faisant venir une communauté religieuse, et dans le même temps d’accueillir des séminaires, évènements à la journée et manifestations culturelles. C’est chose faite depuis un an. Deux lieux distincts sont donc dévolus à cette double occupation : les très belles salles du rez de chaussée pour les évènements, et les étages pour la vie spirituelle.
Un lieu de reconstruction pour les victimes de burn-out
Le père Patrick Sempère, des Frères de la Charité à la tête de cette petite communauté installée dans l’abbaye depuis 2 ans a choisi d’accueillir les personnes victimes de burn-out. Celles-ci peuvent partager la vie de la communauté, (cuisine, jardinage…) si elles le souhaitent. Un accompagnement personnalisé en liaison avec l’équipe médicale de Saujon spécialisée dans le burn-out, ainsi que des psychothérapeutes, des spécialistes de la communication non violente et des relations humaines complètent cette proposition inédite. Le caractère de sérénité qui se dégage de l’abbaye et de son environnement naturel devrait contribuer à cette reprise du cours de sa vie. L’association des Amis de l’Abbaye met à disposition une partie des bâtiments moyennant une participation financière aux charges de fonctionnement.
Un espace d’accueil évènementiel dans un cadre historique
L’association gère directement cette partie évènementielle. 3 salles au rez-de-chaussée d’un des bâtiments donnant sur le jardin sont dédiées aux réunions, séminaires d’entreprises, journées de formation, de présentation produits, assemblées générales…mais également évènements familiaux ou amicaux, concerts et évènements culturels ou associatifs. Une grande cuisine installée dans une salle voûtée du 18 ème est mise à disposition des traiteurs. Cet été, des réunions d’entreprises ont même eu lieu dans les jardins sous les arbres centenaires !
Vous aurez le choix entre le grand réfectoire des moines mauristes, du 18 ième, l’ancienne cuisine des moines et sa monumentale cheminée ou la salle des boiseries, selon le nombre de participants à l’évènement.
La boutique de l’Abbaye
Vous pouvez venir vous promener dans les jardins de l’Abbaye, et profiter pour faire un petit tour à la boutique. Ouvrages religieux certes mais également livres sur l’histoire de la région, le patrimoine, l’architecture, des auteurs régionaux… jouxtent des produits du terroir, de l’artisanat…le choix est vaste.
Et petite info en avant-première, le marché de l’avent les 1,2 et 3 décembre prochains promet d’être encore plus important que les années précédentes avec de très belles propositions de cadeaux de Noël !
En savoir plus sur l’Abbaye de Bassac : leur site