C’est pour moi un délice absolu, un petit fruit au goût incomparable. Selon les années, il peut s’avérer capricieux dans sa production. Voici la pêche de vigne, abondante en cette fin d’été. Une dégustation en image à défaut de pouvoir la savourer.
Le pêcher et la vigne
Comme le rosier, le pêcher de vigne est un indicateur pour la vigne. Ce petit arbre fruitier est très sensibles aux maladies. Les viticulteurs avaient l’habitude de planter des pêchers au milieu des vignes ce qui leur permettaient de détecter au plus tôt les attaques de l’oïdium et de le combattre au plus vite. Le nom de pêche de vigne vient donc de là.
La tradition s’est un peu perdue aujourd’hui mais elle a beaucoup marqué et le paysage et les esprits.
Une variété sauvageonne
Il suffit de planter un noyau pour obtenir, (ou pas !) un petit pêcher plein de fruits. Il faut aussi tenir compte des caprices de l’arbuste, généreux une année et parfois avare l’année suivante. C’est la raison pour laquelle j’ai planté plusieurs noyaux il y a quelques années, histoire d’avoir une récolte régulière. Cette année, c’est l’abondance sur les pêchers ! L’occasion de savourer la pêche nature au pied de l’arbre, et de préparer des desserts succulents.
Si les viticulteurs surveillaient avec attention les feuilles des pêchers au printemps et en été pour prévenir d’éventuelles attaques sur leurs vignes, ils adoraient en manger les fruits pendant les chaudes journées de vendanges à la main.
La pêche de vigne dans la littérature.
L’écrivain Yves Viollier la met en exergue dans son très beau roman Les pêches de vignes .
Une saga romancée de l’histoire de sa propre famille, mais également le parcours de nombreux habitants de Vendée, venus s’installer en Charente après la première guerre mondiale. Le roman décrit avec minutie la vie simple et laborieuse d’une famille de “pionniers à la française entre 1919 et 1993 sur les terres cognaçaises. De nombreuses familles ont en effet parcouru quelques 150 km pour venir s’installer sur des terres plus cultivables avec un climat plus doux. Travailleurs acharnés, ils ont peu à peu pris leur place parmi les charentais. Certains ont acheté des vignes, sont devenus producteurs de cognac et de pineau des Charentes.
L’écrivain a ainsi brossé la fresque d’une réalité historique et sociologique très connue ici. Il a choisi son titre comme symbole du paysage de vignes de cognac de l’époque. C’est également un rappel émouvant à l’étonnement de ses proches découvrant les pêches de vignes à leur arrivée en Charente.