Commencées début septembre, les vendanges 2022 touchent à leur terme. Avec 4200 viticulteurs pour plus de 80 00 hectares répartis en 6 crus, la période de vendange s’étale sur un mois environ dans l’AOP cognac. Peu à peu, les machines à vendanger regagnent leur hangar, les pressoirs s’arrêtent, les cuves sont remplies, la distillation va pouvoir commencer.
Une année surprenante.
Nous avons encore vécu une année particulière tant au point de vue climatique qu’agronomique. Comme malheureusement presque chaque année maintenant, un gel tardif, après débourrement, et des épisodes localisés de grêle ont ruiné les espoirs de certains, déjà touchés les années précédentes. Puis la sécheresse générale subie pendant des semaines jusqu’aux vendanges pouvait laisser craindre le pire. Jusqu’au dernier jour avant le début des vendanges, un aléa climatique du type grêle soudaine par ces épisodes de canicule, n’était pas à exclure : inquiétude garantie. Il n’en n’a rien été fort heureusement.
En réalité, aucune année n’est identique. A titre d’exemple, Petit rappel ici de la vendange 2019
Vendanges méthodiques
Ce sont les parcelles impactées par la grêle, les jeunes vignes qui n’avaient pas assez de ressources pour lutter contre la sécheresse, celles qui étaient le plus exposées aux brûlures du soleil de l’après-midi qui ont été vendangées en premier. L’équilibre entre acidité et degré alcoolique est le nerf de la guerre. Chaque viti a donc jonglé entre tous ces paramètres pour entrer dans ses vignes au bon moment, un choix toujours délicat et engageant, résultat du travail d’une année.
Le tandem homme-machine
Les vendanges sont mécaniques dans l’AOP Cognac depuis des dizaines d’années. C’est donc un ballet incessant d’aller-retour de machines à vendanger, de couleurs différentes suivant les fabricants, et de rotations de tracteurs et remorques qui conduisent la précieuse cargaison au chai. Des milliers de baies arrivent en continu dans la fosse de réception munie d’une vis sans fin pour amener la récolte directement dans le pressoir. Il ne faut pas perdre de temps entre la vigne et le chai et bien coordonner les différentes opérations, un travail qui demande de l’expérience et des nerfs solides. Même si tout a été soigneusement vérifié avant, si une panne même minime s’insère insidieusement dans ce process rodé, tout devient compliqué, le raisin n’attend pas !
Le pilotage fin du pressoir
Là encore, le travail d’expertise est primordial, il ne suffit pas “d’appuyer sur un bouton” comme je l’ai parfois entendu dire… mais de régler et “piloter” avec finesse. La coordination équipe vigne, équipe chai doit également être au top.
La majorité des pressoirs sont pneumatiques aujourd’hui. Ils permettent en effet d’extraire le plus délicatement des moûts de qualité, (faible proportion de bourbes et de composés phénoliques).
A la sortie du pressoir, le vin est contrôlé puis conduit en cuve de décantation et ensuite en cuve de fermentation avant le départ pour l’étape suivante de la distillation. Mais ceci est un autre chapitre qui s’ouvrira bientôt.
Bonne fin de vendanges à toutes celles et ceux qui n’ont pas terminé.