255 gardiens se relayant tour à tour pour 24h dans la réplique du phare du bout du monde à La Rochelle. Bienvenue dans une expérience immersive, et une rencontre avec soi . La restitution de cette aventure insolite donne lieu à une exposition visible au Musée Maritime jusqu’au 16 janvier. Elle ne demande qu’à investir d’autres lieux ensuite.
Tenter l’expérience ou pas…
Brigitte est une amie rochelaise de longue date, esprit ouvert, pied marin. Lorsqu’elle m’ avait fait part de sa décision, cela m’avait fait immédiatement rêver. Je m’étais alors demandée si j’en étais capable, non pas de me retrouver face à moi-même, mais… d’affronter l’accostage au phare. Cette manoeuvre ayant été parfois été périlleuse, je n’ai donc pas de regret. Et encore moins d’avoir visité l’exposition en sa compagnie.
Dans la tête d’un gardien de phare
L’idée de cette “robinsonnade de 24 heures” est née en 2019 dans le cerveau prolixe d’André Bronner, aka Yul. Ce marin, explorateur aventurier est à l’origine de la reconstruction épique du phare du bout du monde située sur l’île des Etats, à proximité du Cap Horn. Cette première odyssée digne du roman éponyme de Jules Verne a appelé d’autres rêves dont celui de construire la réplique du phare à La Rochelle. Ce rêve fou est devenu une réalité en 2000.
En 2019 donc Yul lance cette petite annonce : “Si vous avez rêvé d’être comme un Robinson sur son île, un aventurier, ou simplement de vous déconnecter de votre quotidien, nous vous proposons une manière de vous extraire de la société et d’imaginer un monde différent, loin de l’agitation. L’isolement est un accélérateur d’imaginaire et le Phare du Bout du Monde de la Rochelle en sera le décor : devenez Gardien de Phare !”
Et…255 personnes s’inscrivent. L’aventure commence pour chacune d’entre elles. Jour après jour, les rotations se succèdent. Un seul impératif, retranscrire son odyssée personnelle sur le phare avec le support artistique de son choix. Chaque gardien (ne) de phare est devenu (e) ainsi gardien(ne) de ph’art.
Une exposition attachante
L’exposition met donc en scène les 119 textes, poèmes, documents écrits, 6 bandes dessinées, 44 albums photos, 38 dessins, peintures et collages, 14 vidéos, 12 compositions musicales et 32 créations d’œuvres. Ce sont les témoins de cette parenthèse hors du temps. Les créations sont regroupées non pas chronologiquement ou par affinité d’expression, mais par thématique. : Le temps des mots, Le phare est un passeur de lumière, So phare away, Avec le temps, Imaginaire ou bien encore Le phare à bulles...
Et après ?
Ce serait vraiment dommage que ces témoignages authentiques restent enfermés dans des cartons. Si vous connaissez un lieu, si vous gérez des espaces d’exposition, contacter l’association qui vous donnera tous les renseignements techniques et matériels.